Le projet Pegasus est un projet collaboratif unique en son genre auquel ont participé plus de 80 journalistes travaillant pour 17 médias dans 10 pays, coordonné par Forbidden Stories, média à but non lucratif basé à Paris, avec l’aide technique du Security Lab d’Amnesty International. Le Security Lab a réalisé des analyses scientifiques à la pointe de la technologie sur des appareils mobiles pris pour cible, confirmant de nombreux nouveaux cas d’attaque du logiciel espion Pegasus.
Après la révélation de 50 000 numéros de téléphone de cibles potentielles, la collaboration a démontré que le logiciel espion Pegasus de NSO Group a été utilisé pour favoriser des atteintes aux droits humains à grande échelle partout dans le monde.
Dans le cadre de l’enquête, des spécialistes des technologies du Security Lab d’Amnesty International ont pu identifier des traces d’attaques « zéro clic » (des infections de logiciels malveillants ne nécessitant aucune interaction avec la cible), grâce à des analyses criminalistiques de pointe, notamment par l’établissement de liens entre les nouvelles attaques et de précédentes attaques recensées contre des défenseur·e·s des droits humains au moyen de logiciels de NSO Group.
En 2021, Amnesty International a publié une synthèse dans le but de contribuer à la discussion en mettant en lumière certains des enseignements clés du point de vue du droit international, particulièrement du droit international relatif aux droits humains, tirés du travail d’enquête et des analyses techniques.
Le projet Pegasus a eu un impact considérable qui continue de résonner partout dans le monde. Le 11 mars 2022, le Parlement européen a voté en faveur de la création d’une nouvelle commission d’enquête chargée d’étudier les utilisations abusives de Pegasus par les États membres de l’UE. Le projet Pegasus a également permis aux personnes ayant découvert que leurs appareils avaient été pris pour cible par le logiciel espion, notamment en France, au Mexique et en Inde, d’engager des poursuites pénales.
En novembre 2021, le ministère du Commerce des États-Unis a annoncé l’inscription de NSO Group sur une liste de blocage en raison de ses « cyberactivités malveillantes ». Quelques semaines plus tard, Apple a engagé une action en justice contre NSO Group afin de « lutter contre les abus des logiciels espions soutenus par les États ». L’entreprise a salué Amnesty International et Citizen Lab pour leur travail historique en vue d’identifier les abus liés à la cybersurveillance.
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Acheter le livre Pegasus – Démocraties sous surveillance, de Laurent Richard et Sandrine Rigaud.
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Vidéo extraite du documentaire « Global Spyware Scandal: Exposing Pegasus. »